samedi 18 mai 2013

Qui suis-je ? Où vais-je ?

Bonjour à tous.

Ce blog est le blog d'une jeune cavalière que je suis, débutante avertie à la recherche d'une éternelle harmonie, d'une certaine légèreté, de la compréhension des Chevaux. Bref, une équitation à mes yeux parfaite, celle qui me fait briller les yeux et me décroche même parfois une petite larme d'émotion.

J'ai très longtemps suivi bêtement ce que l'on me disait puisque si j'osais m'éloigner du chemin tout tracé je me faisais reprendre. On ne sait jamais, des fois que l'on puisse y arriver d'une manière différente cela remettrait en cause l'enseignement dispensé ..

Alors, j'avais pas l'air heureuse sur mon grand poney ?
(Novembre 2005, Marsik du Vivarais.)

J'ai malheureusement dérivé de cette équitation en simplicité, dans le respect du cheval pour rejoindre le cercle des cavaliers de CSO très compet' et c'est là que j'ai vécu la pire phase de ma vie de cavalière. A ce moment là, mon petit être innocent fit la rencontre des martingales, rênes allemandes, muserolles croisées, pessoa, pelham, éperons, cravaches ainsi que de leurs utilisations dérivées. Tout d'abord réticente à l'utilisation de tels objets, j'ai fini par céder et m'y faire en me disant qu'après tout, "mon moniteur a raison."

Muserolle croisée avec sa super moutmout assortie au tapis, martingale inutile mais surtout bien trop courte, amortisseur, selle trop étroite, trop en avant mais bloquée par un collier de chasse bien trop serré.
(Février 2009, Douune.)

Mais il y a un moment où l'on se demande "Pourquoi ?", ce moment bénit où l'on remet tout en cause, ce moment où tout ce que l'on voit autour de nous et qui nous paraissait normal devient tout d'un coup d'une horreur absolue. C'est après avoir lu de nombreux articles, de nombreux témoignages que je me suis demandée comment j'en étais arrivée là, tout ce que l'on m'avait enseigné enfant avait disparu. A quel moment j'étais passée d'amoureuse des chevaux à bourreau ? Comment était-il possible que je devienne une personne comme ça, moi qui aimait les chevaux pour être avec eux, pour les aimer, pour les voir s'épanouir au pré ?

Lorsque nous arrivons dans un lieu nouveau, il y a des personnes nouvelles qui (en l'occurrence ici nous parlons de cavaliers) ont un niveau supérieur à vous, sautent des obstacles plus hauts que vous, montent des chevaux de valeur et délicats et deviennent par conséquent ce que l'on appelle le "groupe de référence", celui  que l'on prend pour modèle, que l'on admire, que l'on imite et dont on adopte comportements, valeurs, normes. Pour que ce groupe de référence devienne notre groupe d'appartenance il nous faut nous contorsionner pour entrer dans le moule de ce cercle fermé. Quand on a 15 ans et qu'on veut être accepté au sein d'un nouvel endroit pour ne pas se retrouver seule .. on oublie peu à peu nos valeurs originelles et on ferme les yeux sur ce qui nous aurait fait bondir auparavant.

Cette photo se passe de commentaires et parle d'elle-même.
(Juillet 2009, Akella.)

Puis tout à coup j'ai dit stop, j'ai pris mes clics & mes clacs et j'ai quitté cette écurie pour monter chez moi, en enlevant tout ce bazar qui ne servait à rien. J'ai passé six mois à pied avec mes juments avant de me décider à remonter ma ponette. C'était difficile de comprendre les méthodes qui me faisait rêver, cette équitation issue de la tradition Française qui faisait autrefois la fierté des cavaliers de ce pays. Pendant une année j'ai tâtonné, j'ai cherché, je ne comprenais pas tout mais je m'y accrochais. A la suite de certains événements je me suis décidée à faire mon retour à l'écurie mais en montant à ma manière. J'avais toujours le même poney qui n'était pas aimé du tout à cause de son physique, sa robe, son caractère. Très vite je suis passée d'un pessoa dernier anneau muserolle serrée à bloc à un mors aiguille double brisure muserolle lâche. Gérable à l'obstacle, de plus en plus réactif et souple en dressage qu'il n'avait jamais pratiqué, bref un pur bonheur. C'est une torture pour moi quand je le vois depuis que je suis partie .. Retour à zéro.

Au cours d'une séance lors de ma recherche d'une équitation différente en solitaire.
(Mai 2012, Douune.)

Ma réelle rencontre avec l'équitation de légèreté se fit à la fin de l'été 2012 grâce à une monitrice d'agility qui a la même recherche que moi en équitation. Elle me donna le numéro de sa monitrice et la grande aventure débuta .. Première séance uniquement à pied car elle avait décelé un blocage au niveau de l'arrière-main de ma Douune, donc pas question pour elle de me faire travailler dans ces conditions. Marjolaine me réapprit à longer correctement, me montra les techniques de mobilisation de la mâchoire, des flexions, des extensions d'encolure. Ces exercices paraissent simple mais chez un cheval à qui personne ne lui avait jamais demandé d'être souple, ce fut une étape extrêmement compliquée. Grâce aux sucres, il a alors été possible de lui faire comprendre la cession de mâchoire, puis les flexions lui firent d'abord bouger les hanches car elle n'arrivait pas à venir se plier aisément. C'est à force de travail, de patience et de douceur qu'il fut possible pour elle de se plier sans efforts considérables. C'est ce que nous avons mis en place lors de la séance suivante, mais monté ! Marjolaine laisse souvent plusieurs semaines voire mois pour que l'on puisse travailler les exercices donnés, mais aussi dans ce cas-là pour laisser le temps à l'ostéo de venir remettre ma belle en place.

Premier cours monté avec Marjolaine.
Explications pour la flexion d'encolure tout en gardant une encolure remontée.
(Octobre 2012, Douune.)

Depuis je continue mon bout de chemin, seule ou accompagnée d'enseignants, de cavaliers, d'amis qui m'aident à mieux comprendre l'équitation, les chevaux, les méthodes et me permettent encore et encore de me pousser à réfléchir. Grâce à des propriétaires ou éleveurs qui me font confiance, j'ai la chance de pouvoir découvrir de nouvelles sensations sur différents chevaux, d'évoluer encore et encore vers une équitation toujours plus fine, toujours plus raisonnée. Il est parfois difficile lorsque nous avons des idées dites farfelues, différentes, bizarres, qui sortent des sentiers battus, d'évoluer librement et de profiter de notre progression mais la satisfaction personnelle d'avoir atteint un centième de nos objectifs est plus forte que tout.

Flexion d'encolure exagérée pour conserver l'attention du cheval qui me tirait vers l'extérieur.
(Mai 2013 - Birbante. Photo par Mark.S Photo.)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire